Un groupe d’enfants de cinq ans. Un xylophone posé sur le tapis et la proposition d’en jouer librement, chacun à son tour.
Un garçon prend les battes, se met à genoux devant l’instrument, dans une attitude concentrée, présent ; au lieu de jouer, il reste immobile. Le silence s’installe, il se prolonge. Personne ne bouge, personne ne rompt le charme. Je laisse un très long moment passer, puis je lui dis : quand ton silence sera fini, tu passeras les battes à ton voisin.
Son silence fini, très sérieusement et plutôt fier, il passe les battes à son voisin qui lui dit : tu as fait un très beau silence.
Bien entendu le deuxième enfant a également composé un silence, le troisième l’a imité, le quatrième a suivi…
Un recueillement totalement inattendu, plein de présence et d’écoute, un moment incroyable.
Quel beau métier nous faisons…